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2019

Les Débats
Audiovisuel public : quelles missions, quel financement ?

Jeudi 7 novembre 2019 9h30-12h

Grand Théâtre

 

Si, dans le contexte d’une réelle tendance vers la désinformation, l’uniformisation culturelle et l’isolement social, le rôle du service public de l’audiovisuel est essentiel, quels doivent en être les axes stratégiques principaux ? Comment relever parallèlement les défis imposés par l’économie numérique ?

La gouvernance en holding assurera-t-elle réellement indépendance éditoriale, innovation et ambition créatives, fondamentales à un audiovisuel public fort et fédérateur ? N'est-ce pas enfin l'occasion de faire rentrer les créateurs dans les organes de création, une des principales raisons du succès éditorial de la BBC ?

Quelle place pour l’audiovisuel public dans la compétition internationale de la SVOD, aujourd’hui largement dominée par les Géants américains et livrée à coups de milliards de dollars ? Peut-il s’y engager, sans perdre son identité et renoncer à ses missions de service public ? En a-t-il les moyens et doit-il en avoir d’ailleurs l’ambition ?

Salto apparaît-il comme une réponse idoine ? Ne présente-t-il pas le risque de diluer la force de l’audiovisuel public, réel atout aux yeux des spectateurs ? Quel financement pour ce nouveau projet ? Quelle juste rémunération pour les créateurs ?

Au cœur de ce projet rénové, et quelle que soit l’option finalement retenue, quelle place donner au cinéma dans toute sa diversité, de la création à son exposition ? Quels sont d’ailleurs ses atouts au service d’un audiovisuel public populaire, fort et pérenne ? Quelles nouvelles alliances inventer, qui seraient mutuellement positives ? Si l’accès des publics aux œuvres sur la télévision de rattrapage en est déjà l’une des expressions majeures, quelles seraient les prochaines ?        

Dans ce contexte de transformation nécessaire du service public de l’audiovisuel, quelles garanties lui sont offertes pour bâtir un projet solide et durable à l’ère numérique ? Quel projet pérenne pour la contribution à l’audiovisuel public ? La contribution universelle ne parait-elle pas seule capable de, à la fois, sécuriser les ressources de l’audiovisuel public avec une assiette plus équitable, et de les renforcer, à un moment crucial, sans faire appel à un effort budgétaire supplémentaire de l’Etat ? 

 

Loi audiovisuelle : la France, toujours pays de la culture ?

Jeudi 7 novembre 2019 14h30-17h

Grand Théâtre

 

Alors que cinéma français a tiré toute sa force économique et sa vitalité créative d’un équilibre durable entre art et industrie, ce modèle singulier peut-il encore exister à l’ère de l’économie numérique ? Si la dimension culturelle venait à être abandonnée, quelle chance réelle le cinéma français aurait-il alors au niveau mondial, entre la toute-puissance des Géants américains, et bientôt chinois ? L’intérêt général qui doit être ici poursuivi n’est-il pas plutôt de jouer la carte de ce qui fait l’excellence du secteur français, celle d’un modèle alternatif à l’ultra-libéralisme ou à la censure, celle de l’exception culturelle, celle d’une offre riche d’œuvres singulières, garantie par l’équilibre d’un réseau d’acteurs indépendants et/ou à dimension internationale ?
 
Comment inscrire durablement le cinéma et l’audiovisuel français sur cette voie ? Comment traduire les principes fondamentaux du modèle français à l’ère numérique ? Comment profiter de cette formidable opportunité qu’est la loi audiovisuelle pour fixer un cadre audacieux et moderne ? Quelles mesures établir pour adapter le secteur à ses nouveaux enjeux ? Quels doivent en être les objectifs ?
 
Comment placer les œuvres au cœur de cette nouvelle loi audiovisuelle ? Comment assurer leur accès par tous les publics ? La neutralité technologique ne le permet-elle pas ? Si l’inscrire dans la loi ou le règlement entraînerait automatiquement une prochaine révision de la chronologie des médias, ne permettrait-elle pas aussi d’adapter aux usages le système de fenêtres d’exclusivité ?
 
Comment protéger notre souveraineté culturelle, et s’assurer ainsi que ne soient pas progressivement imposées des règles usuelles, contraires à notre législation et aux fondements de l’exception culturelle, en termes notamment de droit d’auteur ? Comment préserver aussi le rôle de la production indépendante déléguée ? Comment favoriser la mise en place de bonnes pratiques contractuelles obligatoires, qui exigent le respect de la législation française ?
 
Quels dispositifs pour protéger les œuvres et les acteurs du secteur du fléau du piratage ? Comment consolider la position de champions français, capables d’inscrire la France dans la compétition internationale, sans abandonner la dimension culturelle, indispensable à la vitalité de son cinéma ? Comment tenter, à la fois, de préserver l’indépendance, et de valoriser les investissements par exemple des éditeurs ? Comment encourager la création dans toute sa diversité ?
 
Quelles règles définir pour la contribution au financement de la création cinématographique ?
Quels acteurs visés ? Alors que les modèles économiques se transforment, est-il encore juste et stratégique de cibler seuls les éditeurs de services ? La loi audiovisuelle ne doit-elle pas au contraire considérer aussi les distributeurs comme contributeurs ?
 
Quels assiettes et planchers définir, et selon quelles modalités ? Les déterminer selon le chiffre d’affaire ou encore le visionnage paraît-il sérieusement adapté à l’écosystème numérique et à ses modèles économiques ? Doit-on plutôt se baser, pour les services de médias audiovisuels, sur une valorisation de leur activité en fonction d’un minimum garanti par utilisateur, lui-même défini comme ayant accès à l’œuvre (qu’il la regarde ou non) ?
Comment s’assurer de la pérennité d’obligations différenciées entre cinéma et audiovisuel ? Quelles parts de ces obligations d’investissement est-elle dédiée d’une part au préfinancement et d’autre part à la création indépendante ?
 
Quels systèmes de régulation ? Quelle place laissée à la négociation interprofessionnelle, notamment si des avantages concurrentiels, et donc des contreparties essentielles, ont été ouverts à tous ? Comment exiger et contrôler le respect de notre régulation à des opérateurs non établis en France ? Avec quel pouvoir d’enquête et quels mécanismes de sanction ?
 
Miser sur une plate-forme nationale, n'est-ce pas un leurre en comparaison des moyens des plates-formes américaines ? Une grande plate-forme européenne ne serait-elle pas plus pertinente ?
 
Comment protéger les actifs stratégiques d’opérateurs français, qui seraient tentés de les vendre à des acteurs extra-européens, alors qu’ils ont largement bénéficié d’avantages et d’investissements de l’Etat français ?

De nouveaux enjeux, de nouvelles missions pour le CNC ?

Vendredi 8 novembre 9h30-12h

Grand Théâtre

 

Alors que le secteur cinématographique connaît un complet renversement, comment le CNC doit-il accompagner la filière en France ? Quels sont ses défis, ses axes politiques, et ses priorités ?

Comment peut-il participer à la transformation de la filière française pour qu’elle conserve sa place au cœur du cinéma mondial ? Comment lui donner les moyens de ses ambitions culturelles et industrielles ?

Comment conciliera-t-il d’une part les impératifs de diversité et d’indépendance de la création et de la diffusion cinématographiques, essentiels à la cohésion sociale du territoire et au soft power français, et d’autre part la nécessaire consolidation de champions français, capables d’imposer la marque de la création française tant à l’échelle nationale qu’internationale ? Quel nouvel équilibre établir pour conduire la filière vers un l’écosystème numérique mondial, sans abandonner la singularité et la force de son modèle ? 

Comment peut-il contribuer à mieux renforcer la filière, et à mieux financer et exposer les films français, dans toute leur diversité ? Comment limiter la concentration des entrées, et attirer les publics vers la création française et européenne ?

Comment encourager la production française vers une création toujours plus riche de propositions multiples et audacieuses ? Comment inciter à la prise de risque, et échapper ainsi à une loi du marché qui ne suivrait qu’une demande supposément uniforme et peu portée à la découverte ?

Quelles politiques définir pour soutenir les films du milieu ? Quelles mesures fortes pour engager la filière à consacrer le temps et les moyens nécessaires à la phase d’écriture ? Quels mécanismes pour favoriser la professionnalisation du secteur, et consolider le réseau d’entrepreneurs indépendants, essentiels à la vitalité du cinéma français ? Quelles actions pour fidéliser les publics de tous les territoires, et développer le goût pour le cinéma ?

Comment traduire ces axes de politique publique en dispositifs lisibles, efficaces et durables ? Les aides automatiques et sélectives répondent-elles toujours toutes aux enjeux pour lesquels elles ont été créées ? Quels équilibres établir entre soutiens automatiques et sélectifs ? Les outils du CNC sont-ils adaptés aux défis du numérique ? Quels mécanismes faut-il créer pour rendre son action encore plus efficace, dans un contexte de forte concurrence ?

Comment éviter au CNC un simple rôle de guichets supplémentaires, pour mieux assumer celui de régulateur au cœur du secteur ? Comment peut-il participer à organiser la filière, et à fonder les termes d’une nouvelle alliance solidaire ? Renforcer sa capacité de contrôle, notamment de la légalité des contrats et du respect du cadre réglementaire français, et donc de sanction, ne lui assurerait-il pas une place névralgique, légitime et nécessaire ?   

Le CNC dispose-t-il de moyens financiers suffisants pour mener à bien ses missions et répondre ainsi aux nombreux défis auxquels il est, comme l’ensemble du secteur, confronté ? Comment lui garantir durablement des ressources suffisantes, sans craindre un plafonnement arbitraire ?

 

Quelle place aujourd’hui pour le désir de cinéma ?

Vendredi 8 novembre 2019 14h30-17h

Grand Théâtre

 

Le cinéma répond-il toujours autant aux attentes des spectateurs ? Leur désir s’est-il au contraire complètement déplacé vers l’offre de séries ? Ou leurs goûts pour ces deux formes narratives restent-ils complémentaires ?

Comment sinon rendre le cinéma plus désirable ? Comment expliquer ce prétendu désamour ? Est-il d’ailleurs réel ? Concerne-t-il d’ailleurs tous les films, ou seulement une partie de la production ? Traduit-il sinon une expression différente d’un même désir ? 

Le cinéma, et le cinéma français tout particulièrement, tient-il sa promesse vis-à-vis du public ? Propose-t-il une offre suffisamment riche, et renouvelée ? L’appétit peut-il naître chez les spectateurs pour des films étrangers à leurs mondes, à leurs regards, et à leurs modes d’appropriation et d’expression ? Les films répondent-ils à toute la diversité des regards qui leur sont tendus ?

N’est-ce pas, trop facilement et rapidement, répondre à la question de l’appétence pour le cinéma, de viser la création, sans évaluer aussi la qualité de sa médiation auprès des publics ? La frustration a longtemps été le vecteur du désir, est-ce encore valable aujourd’hui à l’heure de l’hyper-offre et de l’immédiateté ?

Quelles places donner à la prescription, et à quels moments dans la vie d’un spectateur, mais aussi dans celle d’un film ? Le renouveau du désir pour le cinéma ne passera-t-il pas par une plus grande attention portée à l’éditorialisation ?

Comment susciter la curiosité chez tous les publics ? Comment ainsi les renouveler ? Par une plus grande place accordée à l’éducation à l’image ? L’école est-elle d’ailleurs le meilleur intermédiaire ?

Quels rôles peut jouer ici le développement du numérique, des réseaux sociaux à l’exploitation des données, tant dans la notoriété des films que dans la définition des publics cibles ? Attirer les spectateurs vers les salles conduit-il nécessairement à la transformation des cinémas en vastes centres culturels, où la place des films devient accessoire ? 

Comment expliquer que le long métrage de cinéma reste le but, le désir majeur de la plupart des jeunes réalisateurs d'images sur le Web, courts-métrages ou de séries ? 

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